ODD 3 ET 17 : Dis-moi comment tu cuisines et je te dirai d’où tu viens : préparations alimentaires et identité ancestrale, du Sahara au Pacifique [Conférence ERALO] Séminaire ERALO

L’équipe de recherche ERALO (mobilitÉs, cRéations, lAngues, et idéoLogies en Océanie) de l’UNC vous invite à une conférence, le mardi 14 mai 2024 à 18 h, sur le thème « Dis-moi comment tu cuisines et je te dirai d’où tu viens : préparations alimentaires et identité ancestrale, du Sahara au Pacifique », présentée par Amina Mettouchi, linguiste spécialiste des langues et cultures amazighes (aussi appelées berbères).

Ouverte à toutes et à tous, la conférence aura lieu en amphi 250 sur le campus de Nouville.

Avec un nombre limité d’ingrédients à disposition, les préparations traditionnelles s’élaborent autour de techniques variées et précises, dont les gestes se transmettent de génération en génération. Les subtiles variations sur une même base observées de région à région sont des marqueurs d’identité culturelle, bien connues des habitants.

Il y a de grandes chances pour que ces techniques et préparations autochtones soient très anciennes, et qu’elles soient venues, comme la vannerie, la confection d’abris ou les rituels funéraires, du fond des âges. Suite à des contacts avec des groupes différents, elles ont été légèrement modifiées, tout en gardant leur spécificité. Leur étude peut nous aider à reconstruire les itinéraires des peuplements, à divers endroits du globe, il y a plusieurs millénaires.

Pour illustrer cette recherche, Amina Mettouchi prendra le cas du couscous , plat répandu dans tout le quart nord-ouest de l’Afrique, et emblématique du monde amazigh. Elle montrera comment ses diverses techniques de préparation, ses diverses compositions, ses divers noms, et ses diverses utilisations rituelles, nous permettent de reconstruire une partie de l’histoire des mouvements et contacts entre populations depuis l’aridification du Sahara, il y a cinq mille ans.

Elle proposera ensuite une discussion sur les préparations océaniennes cuites à la pierre chaude dans des feuilles de bananier, comme le bougna (puhnya, bunyâ, itra ou aël) de Kanaky. La participation du public sera précieuse, pour mener une réflexion en commun sur les origines et les transformations de ce plat emblématique.